YOSSI SASSI, connu pour avoir été un des membres fondateurs et guitariste du fameux groupe métal prog doom israélien ORPHANED LAND avant de le quitter en 2012, signe ici déjà son 7ème album en solo ou avec son nouveau groupe d’accompagnement THE ORIENTAL ROCK ORCHESTRA. YOSSI SASSI est également connu, en plus d’être producteur musical depuis plus de 30 ans et un des pionniers de « l’Oriental metal rock », pour avoir inventé le « bouzoukitara », guitare à double manche synthèse originale entre la culture occidentale (guitare électrique) et la culture orientale (bouzouki électrique). De cette fusion instrumentale et culturelle, YOSSI SASSI l’exploite largement depuis 2011 peu avant son départ d’ORPHANED LAND. Qu’en ressorte-t-il alors de son nouvel album ? En toute franchise, même si YOSSI SASSI est un musicien et créateur très talentueux et émérite, il n’en dégage pas forcément d’originalité ou de nouveauté dans le style « rock oriental » ou même métal prog dans sa globalité. En parallèle, le style n’est pas non plus fait pour s’élargir ou évoluer vers d’autres nouveaux sons ou créations. Cela n’enlève en rien la performance du leader du groupe et ses intervenants qui accompagnent YOSSI SASSI, mais si vous cherchez de la nouveauté ou attendez des frissons musicaux, ce n’est pas forcément, à mon humble avis, cet opus qui le fera. En comptant tout de même 12 titres pour un peu moins de 45 minutes, l’album quasi-instrumental sorti mi-mars 2023 (finalisé depuis 2022) débute par « On Shoulders Of Nephilim » très calme et acoustique, bienvenu en début et intelligemment introductif pour planter le décor musical du groupe YOSSI SASSI : une invitation au voyage vers les contrées orientales. La suite s’enchaîne sans pause avec le second titre « Uriel Machine » beaucoup plus rock en toute logique, avec des crescendos et decrescendo typiques du style, mêlant instruments électriques dits modernes et instruments traditionnels orientaux. « Oopart » a des consonances toujours électriques et traditionnels et avec ce soupçon de funky comme a pu le faire, même si dans un autre registre, le groupe californien TOTO à ses débuts en particulier sur leur fabuleux 1er album éponyme sorti en 1978 (cf. « Child’s Anthem » ou « Manuela Run ») qui propulsa déjà leur longue et toujours existante carrière. S’en suit « Atlantis » au rythme beaucoup lent, sombre et lourd, se terminant par un beau solo électrique de la part de YOSSI SASSI, sans forcément faire de la démonstration à longueurs ou à outrance comme peuvent ou pouvaient le faire certains guitar heroes tels Yngwie Malmsteen à titre d’exemple parmi beaucoup d’autres dans le style. Arrive enfin, quasi à mi-parcours de l’album, la pierre angulaire ou la pièce maîtresse de l’album, avec un accompagnement chant et non des moindres puisque YOSSI SASSI a invité sur ce titre « Armaros » ROSS JENNINGS, connu pour être le chanteur leader du groupe métal prog actuel, prolifique et au succès exponentiel, HAKEN. Ce titre le plus long de l’opus (un peu plus de 5 minutes) fut certainement sans prise de risque pour le chanteur d’HAKEN car la rythmique au style évidemment orientale ? même si aussi électrique, n’a pas dû être un exercice simple pour l’invité de YOSSI SASSI. Le résultat n’est certes pas dans le « top 50 » de l’histoire du rock, et je pense que YOSSI SASSI n’en a jamais eu la prétention, mais ROSS JENNINGS s’en sort plus que bien grâce à ses belles harmonies vocales au milieu de la formation de YOSSI SASSI. Les 4 titres suivants, toujours avec cette alternance de morceaux calmes acoustiques et d’autres plus électriques, sont bien joués de toute évidence mais même courts rien de nouveau à l’horizon. C’est tout le paradoxe de ce créneau musical : original et dépaysant à la 1ère écoute, mais assez rapidement un peu ennuyeux en toute franchise sans être péjoratif à tout va, en particulier si l’on n’est pas familier à la musique orientale, qu’elle soit traditionnelle ou rock. Assurément pour public habitué au style oriental, plus que métal prog en tout cas. Avec « Kumlar » le doux et suave 10ème titre est une belle invitation à la rêverie et au voyage, sur lequel YOSSI SASSI joue avec délicatesse de sa guitare acoustique accompagné à la flûte enchanteresse par sa fille DANIELLE SASSI. L’avant dernier titre « Sirius » se veut très classique dans le genre instrumental guitare électrique, comme pourraient le faire JOE SATRIANI dans ses meilleures périodes ou STEVE VAÏ, avec évidemment cette touche orientale propre au groupe de YOSSI SASSI. « Prediluvian » dernier nouvel opus de YOSSI SASSI avec son « orchestre rock oriental » ne va pas révolutionner le monde du rock et de la musique et ce n’est pas l’objectif de son leader à n’en pas douter, on ressent bien que YOSSI SASSI avec son groupe se fait plaisir et par leur musique veulent partager avec l’auditeur un agréable moment sans démonstrations instrumentales. L’ensemble, sans être extraordinaire, est bien joué et interprété.