Se disant influencée par des groupes comme YES, LED ZEPPELIN, THE BUGGLES et TAME IMPALA, cette formation d’Oslo, qui conçoit et enregistre sa musique dans son propre studio, nous revient déjà avec une suite à l’album « KY » d’Octobre 2022, (Voir la chronique de Décembre 2022 dans Profil Prog), toujours dans une style bigarré unique, oscillant entre Pop et Prog, quoique le coté Pop est celui qui se montre carrément le plus dominant. Un quatuor qui nous offre neuf titres aux rythmiques accrocheuses et plutôt mélodiques, servis dans une ravissante pochette très réussie qui fait dans l’estampe japonaise délicate et fine. Donc, une musique Pop assaisonnée d’éléments Prog, pouvant se traduire par une passe de claviers à la Yes ou par un riff de guitare à la Led ZEP. Mais pas que cela car on flirte avec la « danse music », et avec des rythmes de percussions très simples mais cadencées qui vous feront taper du pied comme vous le faisiez au son de votre musique préférée des années 80. « Pickings for the Beast », par exemple, possède un rythme qu’on aurait pu retrouver sur un album de Madonna. Ils font dans le folk minimaliste aussi, dans « Eyes » où les harmonies vocales accompagnées à la guitare font très romantique. Plusieurs chansons ont un format très court, idéal pour la radio, et ceci indique probablement les espoirs visés par cette formation à la musique digeste, aux rythmes simples mais bien décorés de sonorités qui agrémentent le tout, sous la forme d’insertions de passages de claviers et de cordes aériennes furtives. Mais personnellement, j’ai trouvé que les moments où ils se rendent le plus intéressants, c’est quand ils montrent les dents, mais pas assez souvent à mon goût. Il y a ici et là des petites envolées viriles à la guitare et quelques montées en puissance bien pensées qui se montrent excitantes. Il est fort à parier que l’amateur de Prog ancré dans le style des années 70, ne trouvera pas de quoi sustenter sa passion ici. La musique est douce, joyeuse, facile d’accès, jamais sombre, ni dépressive. Le chant quant à lui est susurré, en mode confidence. LUNDEKVAM n’a pas la plus grande des voix, et parfois, j’ai noté quelques problèmes mineurs de justesse, mais elle demeure agréable et m’a rappelé celle de Colin BLUNSTONE. Vous connaissez ? Si je vous dis « Old and Wise » de l’album « Eye in the Sky » d’Alan PARSONS Project, je crois que cela vous éclairera sur le type de voix. D’ailleurs, étant donné cette ressemblance vocale, très notable dans « Eva », je crois que cet album pourra plaire aux amateurs d’Alan PARSONS, et d’un point vue musical aux fans de BLACKFIELD. La chanson « Story » s’est imposée comme ma préférée sur cet album, grâce à son passage instrumental le plus long, et pour ses percussions dans le style des bons moments d’Alan PARSONS. Pour conclure, cela est très bien fait, et cela pourra plaire à ceux qui aiment la musique facile à ingérer, cela dit, sans préjugé et sans vouloir mépriser l’œuvre proposée. Leur force relève probablement dans cette capacité à faire de très belles choses avec un bel équilibre entre aspérités pour rendre cela intéressant et fluidité mélodique pour laisser couler tout cela doucement dans l’oreille. Pour les autres, cela se révélera peut-être trop mièvre, trop Pop, pas assez Prog. Cela se discutera selon les goûts. Pour ma part, je salue un bon boulot, bien réalisé, car la production est très bonne, et musicalement parlant, après quelques écoutes on pourra apprécier de plus en plus ces petits assemblages très Pop qu’ils nous ont concoctés. Titres préférés : « Deep Time » qui vous donnera une idée immédiate du concept de l’album, « Tracing » pour sa deuxième moitié riche en bonnes idées qui glissent entre les oreilles, « Endurance » pour son intro aux cordes grinçantes et surtout « Story ». Bonne écoute !