Le duo EDENYA (France) a vécu pas mal de péripéties durant la période « dure » du covid 19. Le projet, qui deviendra l’album « Another Place », sujet du jour, a été débuté fin 2019, avec les deux vocalistes de l’Excellent « Silence » (2020). Les enregistrements ont été suspendus à la suite des mesures prises. Elena et Sophie se sont envolées vers d’autres projets. Marco s’est alors tourné vers Célia en janvier 2022 et cette dernière est parvenue à intégrer le style et apprendre les chansons en quelques mois. L’entente était parfaite, la nouvelle vocaliste est « entrée dedans » et a fait vivre les chansons avec aisance tant elle maîtrisait son sujet. Marco trouve ses thèmes musicaux en maraudant dans sa caboche et en s’inspirant de ses sentiments, d’une situation connue, d’un film marquant…en gratouillant sa guitare, un peu par hasard, et en trouvant des riffs ou motifs qui ne demandent qu’à être développés. Lorsque le matériau – mélodie et structures - semble exploitable une démo est enregistrée dans son home studio. Les paroles sont ensuite écrites en tenant compte de l’ambiance du morceau. Viennent alors les arrangements et fignolages divers. Les enregistrements proprement dits sont faits à la maison tandis que la basse et la batterie ont été jouées par Julien, l’ingénieur du son, qui les a captées. Sur cette solide base musicale Célia pose sa voix avec une très grande liberté d’interprétation, ce qui lui permet de faire vivre la composition. C’est également elle qui s’est chargée de l’artwork complet : pochette, livret, photos et même le vidéo clip du single «I Hope ». L’accent, au sein de cet album, est mis sur le côté voyage offert à l’auditeur grâce aux ambiances et aux émotions. Les textes, imagés, lyriques, ouverts, tournent autour de l’envie d’être ailleurs (voir le titre de cet opus) par le rêve, la drogue ou même la mort… L’écoute de ce petit bijou brillant, enivrant, et ravissant me plonge – effectivement - dans mes songes et provoque des images mentales enchanteresses. « Another place » - avec ses arrangements d’une grande finesse, où chaque notre est à sa place, sans excès, juste où il faut, ainsi que la voix douce et aérienne de Célia (d’une remarquable plasticité qui lui permet d’incarner les paroles de maîtresse façon, sans effort) qui berce et cajole j’auditeur – se montre envoûtant et bien difficile à quitter. Lorsque le silence fait suite à ces 10 compositions tellement addictives, il n’est guère envisageable de ne pas pousser, à nouveau, sur le bouton « play » du lecteur. Le casque est conseillé pour bénéficier de la remarquable qualité de l’exécution et de tout le processus en studio. Nous sommes en présence d’un magnifique disque, méditatif et profond, qui me ferais dire que tant de talent c’est indécent !