La formation SEPTENAIRE naquit dans le Morbihan, en Bretagne, en 2013. Un trio composé du guitariste et compositeur Guillaume DURAND, du bassiste Pierre L'EILDE, et du percussionniste Guillaume HAMON. Ces deux derniers s’occupent aussi des arrangements. Ils ont publié en 2022, après neuf ans de longue gestation, leur premier EP intitulé « The World Upright », qui comprend quatre morceaux instrumentaux, avec pour mission autoproclamée de remettre le monde à l'endroit grâce aux effets mystérieux, bénéfiques et magiques de la musique. Émulation discrète des plans secrets d’une confrérie musicale occulte et fictive, d’où cette imagerie de secte obscure sur la pochette qui devrait plaire aux lecteurs de Robert CHARROUX, aux amateurs de tarot et de numérologie, et qui décrit un voyage entre nos mondes intérieurs et extérieurs, dont les cycles trouvent leur aboutissement dans le partage et l'ouverture, à défaut d’aventures abracadabrantes avec Benjamin GATES et Indiana JONES. Le trio mentionne à cet effet, que grâce à l’esprit de partage, que plusieurs amis ont contribué aux textes écrits et à la musique, tel que rapporté en marge de cette chronique. Inspirés par des formations comme PORCUPINE TREE, KING CRIMSON, et TOOL, ils ont construit leurs morceaux instrumentaux comme si le chant y était présent, et a priori, il vous faudra donc faire un effort pour l’imaginer. Des chansons comme autant d’histoires sans parole, comme disait HARMONIUM, mais avec des images et un sens qui devraient surgir cérébralement à l’écoute. Vous pourrez vous rabattre, pour chaque morceaux, sur des textes philosophiques sur simili papier jauni, ornés d’une calligraphie à l’ancienne afin de vous plonger dans leur univers mystique. N’en tient qu’à vous pour ce qui est d’humecter votre plume et de vous lancer dans de profondes dissertations à la suite de la lecture des textes. Cependant, n’oubliez pas la boite de Tylenol ! Musicalement parlant, et c’est pour cela que sommes ici, ce mini album se montre probant et extrêmement fidèle aux influences citées précédemment. Les rythmes sont variés et la somme des bonnes idées vaut bien le détour, livrées par des musiciens qui excellent. Ajoutez à cela des passages de saxophones qui bonifient, par leurs vibrations, ces compositions où le bonheur se révèle dans la démonstration virile, avec des percussions percutantes, des cordes triturées, et une agressivité foncièrement « crimsonienne ». Il y a derrière tout cela des intentions de types fusion et progressive qui vont ravir, quand ce ne sont pas des allures de vieux Jazz qui se marient à une lourdeur contemporaine déchirante. Que dire de plus ? Quatre titres extrêmement bien ficelés, qui résultent probablement d’un long travail d’écriture et de réécriture, dans un ensemble d’une très grande cohésion. Une synergie évidente se révèle également avec les invités tout aussi talentueux. Pour un premier jet, cela est assez impressionnant ! Un mini album à ne pas négliger et qui augure bien pour le futur. Il faut se rappeler que c’est comme cela qu’avait commencé la carrière d’un certain ESTHESIS. Mais espérons que SEPTENAIRE n’attendra pas neuf autres années pour ce qui est de la suite! Titres préférés : « Silkworm » et « Consider This as a Song ». Bonne découverte !