Davide RONFETTO professeur de musique depuis 15 ans, jouant aux côtés de John MACALUSO (SYMPHONY X, LABRIE, MALMSTEEN) dans RUSTFIELD. 3 ans de recherche personnelle pour sortir ce 1er album après un travail métallique par ailleurs. Du rock prog moderne mélancolique d’où l’humeur part sur des atmosphères dignes d’un PORCUPINE TREE, d’un RADIOHEAD pour les mélodies ciselées. Il est secondé par des pointures telles Colin des PORCUPINE TREE, Heather d’AYREON et MOSTLY AUTUMN sur un RPI qui n’en a que le nom. « Night City Lights » démarre sur un air mélancolique et fruité juste ce qu’il faut, bourré de romantisme; break synthé entraînant et refrain rythmé pour une fusion de genre oxymorienne; tableau méditatif entre obscurité et naissance des couleurs de l’aube, idéal pour se poser, rock pop en fond. « Absent » titre plus sombre, intimiste, flûte introspective, arpège piano pour laisser couler les notes et l’ambiance; on sent le froid nordique, peut-être descendant des Dolomites; un peu d’ANATHEMA 3e période pour un crescendo froid, hypnotique, la guitare se veut langoureuse, c’est bien fait sans faire de vagues. « Under The Rain » avec la basse porcupinienne et un rythme endiablé à la limite du grunge, du punk, sale et lourd, avec une voix soft idyllique en opposition; titre envoûtant avec un final guitare de toute beauté en break. « Four Notes Of Shame » rien que pour l’intro où l’on plonge dans l’ambiance feutrée et délicate des 70, puis celle des 90; arpège piano acoustique et flûte viennent vibrer au fond de nos enclumes sur de la mélodie fine; le break avec riff métal saturé en plein milieu et le clavier lancent le son PORCUPINE TREE pour ceux qui voudraient avoir une vue ersatz; un saxo jazzy-fou vient semer la pagaille. « Love Moan » arpège guitare et piano intimiste, voix qui peut rappeler celle de KING CRIMSON; titre sombre, mélodique et mélancolique, d’où la beauté musicale ressort encore plus forte, titre qui s’égrène et fait oublier le temps, estampillé prog. « The Thin Man » à la sonorité égayée, chœurs de chorale soft, un Mellotron chaleureux et un superbe solo guitare gilmourien, le final avec vent et piano en bois à quatre touches renforce l’intimité. « Witch » riff hard rock au départ, le premier de l’album qui dénote de fait, vite contré par une ambiance Lewis CARROLL; un rock punky agressif pour le plaisir entrecoupé de passages bucoliques, titre singulier, unique en soi, clavier à la GENESIS pour le break typé, dérangeant mais riche en émotion; encore un solo hackettien avant un final heavy, Steve WILSON devrait adorer. « Hidden Glade » vient déjà terminer l’album, encore un arpège où la mélodie romantique frise avec le spleen; calme, serein, doux, chaleureux, efficace comme un Han UIL, un Kristoffer GILDENLOW; Heather vient donner de la voix pour potentialiser l’atmosphère poignante, risquant de faire fondre le dernier grognon progueux; encore une fois c’est monolithique mais explosif, doux mais piquant, le Mellotron enfonçant le clou musical en compagnie d’un dernier solo de Davide. Davide RONFETTO a sorti un opus frais au spleen avéré, facile d’écoute, peut-être trop justement; de la mélancolie récréative pour aider à sortir de l’hiver, un rock prog moderne contemplatif, chaleureux par sa froideur, émouvant de par ses mélodies; album où la basse donne le rythme, l’atmosphère, parchemin musical de l’esprit propre de Davide s’écartant de l’univers proprement heavy; un album journal sombre aux couleurs éclairées après cette longue pandémie qui a affecté le monde entier. Un album dangereux musicalement car faisant oublier le temps, un très bon point.