Plus tôt dans l’année (scolaire), car je suis en effet extrêmement en retard sur ma revue, sortait un nouvel album d’Obsidian Tide. J’ai plutôt pour habitude dans mes chroniques de sortir de ma zone de confort en écoutant des groupes que je ne connaissais pas auparavant, mais il se trouve que j’avais déjà écouter Pillars of Creation, sorti en 2019, lors de mes pérégrinations dans les méandres des playlist Spotify (comme quoi ça peut aussi avoir du bon le streaming). Autant vous dire que j’avais fortement apprécié ce que j’avais alors entendu, et que ça m’a également aidé à contextualiser se The Grand Crescendo. L’album est-il encore meilleur que le précédent ? Je pense que oui, tant on constate l’évolution instrumentale et artistique du trio israélien, qui nous propose 62 minutes exigeantes et parfois même éprouvante pour l’oreille qui veut rester attentive, mais ô combien gratifiante tant cet opus fourmille d’éléments de tous les recoins du métal et du prog dans ce qu’il a de plus convaincant à proposer : on pensera à des artistes comme Opeth, Leprous, Amorphis ou encore Caligula’s Horses. Etat des lieux : C’est donc un album exigeant certes pour l’oreille rigoureuse du chroniqueur, qui reste pourtant extrêmement accessible, preuve s’il en est de la grande mélodicité des sept plages que comporte cet album. « Clandestine Calamities » en témoigne d’ailleurs brillant en posant la voix envoutante de Oz AVNEYA sur la ligne de basse profonde et entêtante de Shachar BIEBER (et quel grain dans le son, tout ce que j’aime) et la batterie tout en nuance de Erez NADLER. « Beyond » opte pour une approche plus musclée, des riffs punchy et métalliques contrebalancé par des moments calmes poignants. « The Invasion on Paradise » lui est magnifique crescendo cinématique de très haut vol. Les aficionados du premier album pourraient s’étonner de l’inversion du ratio entre chant clair et guttural par rapport à « Pillars of Creation », faisant de cet album une proposition résolument plus douce, mais la technicité et la puissance des morceaux qui suivent « HALO CRVSHER » et « The Undying Flames » devraient leur offrir leur dose de moments intenses. Si vous avez encore besoin d’être convaincu, arrive la pièce de résistance « The Field of Reeds » séparé en pas moins de quatre parties, et qui intègre et regroupe le meilleur de tout ce que le groupe a à offrir : des mélodies vibrantes, des passages acoustiques chaleureux entrecoupé de riffs acérés viennent, nappés d’une écriture toute progressive, nous apportez plus de quinze minutes d’un travail d’orfèvre grandiose, émouvant, introspectif… un véritable cri du cœur. C’est une chose d’écrire une musique aussi riche, s’en est une autre de parvenir à garder tout ça organique et spontané, je ne connais que très peu de groupe de prog métal actuel qui parviennent à éviter l’écueil de la technicité froide. Force est de constaté que ce trio a réussi son coup et que je continuerais à les suivre de près. Et je vous invite à faire de même.