Le duo italien Cosimo D'ELIA et Francesco FESTINANTE du groupe IL SOGNO DI RUBIK sont de retour avec leur second opus « Stati Equivoci dell’Essere”; qui pourrait se traduire librement par « États d'être équivoques ». Ayant opté pour la langue de SHAKESPEARE dans leur premier album, le groupe opta cette fois-ci pour leur langue maternelle. La musique y est beaucoup moins expérimentale et opte plutôt pour un style plus symphonique et traditionnel au « Progresso Italiano » à la PFM, BANCO ou LE ORME en gardant toutefois un soupçon de leur côté éclaté. Le duo s'est entouré de quelques musiciens invités dont le célèbre Richard SINCLAIR, l'un des fondateurs du Canterbury qui a surtout été connu dans le groupe CARAVAN. La pièce titre « Stati Equivoci Dell'Essere », qui ouvre le bal, débute de façon très orchestrale avec un coté sombrement fantastique pour se diriger vers un son typiquement prog à l'Italienne avec un doux rythme interprété par le piano, le violon, la batterie et la basse. Carmine FANIGLIULO interprète ici de merveilleux solos de violon tout en douceur qui se marie à la perfection avec la voix de D'ELIA. À mi-chemin de la pièce, une vague jazz rock déferle pour progresser la pièce le temps d'un instant vers une surprenante folie plus rock. La finale revient vers le côté punk rageur du groupe de façon magistral! « Animali Sintropici » continue le coté prog symphonique avec Vito RIZZI aux synthétiseurs et mellotron qui s'ajoute à la musique et la basse qui guide le tout en faisant de longs arpèges tout au long de la pièce. SINCLAIR nous offre un long solo très jazz en guise de finale qui est plus que plaisant! « Frattali e Santi » débute tout en douceur aux violon et guitare acoustique ainsi qu'une voix très harmonieuse pour nous attraper par les émotions au détour durant les refrains avec un instant juste assez électrique; une pièce qui mérite son pesant d'or! « Chanson Balladée (L'almanaco di Rubik) » nous amène complètement ailleurs avec une petite interlude instrumentale débutant de façon très solennelle à la MOZART merveilleusement interprété par Vincenzo VITTI au violoncelle et FANIGLIULO qui nous revient au violon alto. Une version plus rock de la mélodie continue la pièce avec Roberto SACCO au synthétiseur qui s'ajoute au plaisir auditif; un plaisir qui s'écourte beaucoup trop rapidement! « Con Le Mani Legate » nous ramène à un terrain plus connu avec un rythmique rock aux mélodies bien ficelées et un chant qui alterne douceur et rage. Débutant sur un air carnavalesque lugubre au piano, « Jerofante » nous démontre leur coté plus givrer qui nous a été présenté à l'album précédant. Voix rageur entremêlé de murmures distortionnés ici et là, guitare mordante, tout est là pour bâtir une pièce qui s'annonce être du solide. Vers les 3 minutes, la musique s'accélère et devient stoner métal par moment en alternant avec des moments folks. Le piano reprend le contrôle vers les 6 minutes pour un autres mélange entre le classique et le métal pour finalement finir en un decrescendo dramatique diablement efficace; c'est effectivement un vrai régal tout au long de ses 10 merveilleuses minutes! S'éloignant de leur côté prog punk disjoncter du premier album pour incorporer un coté plus progressif Italien classique, le duo nous livre une autre très belle œuvre. Plus diversifiées et plus abouties, on sent une maturité dans les compositions de Francesco FESTINANTE, qui s'occupe de jouer tous les instruments avec brio, et l'ajout de musiciens invités apporte une couche de plus au mur de son. Un album beaucoup trop court mais qui mérite qu'on s'y attarde! Les amateurs de prog Italien symphonique devraient certainement y trouver leur compte avec cette album un peu différent mais qui ne laisse pas indifférent!