L’histoire des groupes qui font de la musique et qui perdent un des membres importants a engendré d’innombrables variations sur la suite des choses. Cela peut aller de la dissolution complète et sans compromis, tel LED ZEPPELIN, au remplacement complet des tous les membres de la formation originale, tel YES. Peut-importe le choix, la perte est toujours difficile tant pour les autres musiciens que pour les amateurs du groupe. Dans le cas du groupe italien BANCO DEL MUTUO SOCCORSO, le décès du chanteur FERNANDO DI GIACOMO, au timbre si magnifiquement caractéristique, fut un choc. Un an plus tard, en 2015, c’est la mort de RODOLFO MALTESE, guitariste depuis 1975, qui ébranle encore plus l’institution musicale. Cependant, d’une certaine manière, le groupe semblait avoir un avantage, si je peux m’exprimer ainsi. En effet, au cours de ses premières années d’existence, le groupe avait enregistré deux de ses huit albums sans cette figure légendaire du rock progressif. Deux albums reconnus pour leurs réelles qualités musicales. Cependant, l’option instrumentale n’était pas envisageable pour le co-fondateur du groupe, VITTORIO NOCENZI, qui juge que les textes approfondissent l’idée du morceau et complètent l’image du paysage sonore.
La perte de DI GIACOMO et MALTESE engendre un hiatus de quelques années entre leurs morts et la relance sur de nouvelles bases jusqu’à l’enregistrement de l’album du retour. L’incontestable leader et claviériste émérite VITTORIO NOCENZI, seul membre original, recrute alors deux guitaristes, FILIPPO MARCHEGGIANI et NICOLA DI GIA, le bassiste MARCO CAPOZI, le batteur FABIO MORESCO et … un chanteur très peu connu des amateurs de prog, TONY D’ALESSIO. Cependant, il importe de préciser que, fragilisé par le temps et les ennuis de santé, FRANCESO pensait arrêter et avait déjà proposé TONY pour le remplacer. Il avait développé une amitié avec ce chanteur à la voix puissante et qui, en quelque sorte, faisait partie de la famille élargie de BANCO. C’est ainsi que l’année musicale 2019 est marquée par le retour du groupe et que « Transiberiana » constitue une agréable surprise et prouve la valeur de cette nouvelle mouture d’un des groupes légendaires de l’histoire musicale italienne. En effet, c’est un fait musicalement admis des amateurs de prog que BANCO DEL MUTUO SOCCORSO fait partie du Top trois de l’univers progressif italien avec LE ORME et PREMIATA FORNERIA MARCONI. Des albums tels « Io Sonato Libero », « Darwin » et l’album éponyme font partie des collections progressives digne de ce nom.
Trois années plus tard et avec la même formation nous arrive ce «Orlando: Le Forme Dell'amore » et ces généreuses soixante-dix-sept minutes de nouvelle musique. Ce disque est un ambitieux album concept basé sur le célèbre poème de Ludovico Lariosto, « Orlando Furiosto » ou Roland Furieux, une pièce majeure de la littérature italienne qui date du quinzième siècle. Un poème sur les choix difficiles que l’amour peut nous forcer à faire. Maestro NOCENZI y travaille depuis des années avec son fils MICHAELANGELO et le parolier PAOLO LUGLI. Si vous ne maitrisez pas suffisamment la langue de si, comme l’a surnommé Dante Alighieri, un de ceux qui a forgé l’italien, vous trouverez une traduction anglaise des textes dans le livret qui accompagne l’album.
Orlando : la forme de l’amour commence en douceur et en beauté avec une introduction où la voix, la guitare sèche et le piano rivalisent de beauté. Mais que cela ne tienne, le feu d’artifice musical se déclenche avec « La Pianura Rossa ». C’est dynamique, un tantinet dissonant, quelquefois martial ou intriguant. Le chant est varié et totalement à point, la basse ronfle à souhait, les claviers jouent avec les plaisirs de l’audition . Quiconque aime le prog italien ne peut faire autrement que de passer par une magnifique gamme d’émotions. Le piano guide la conclusion de la pièce et sert d’enchainement avec la suivante qui se glisse en nous tel un menuet progressif où la danse est menée par une guitare électrique langoureuse, le piano et l’orgue. La basse et la voix viennent terminer de nous envelopper dans cette beauté qui pare l’ensemble de l’opus de BANCO. L’enchainement suivant pour « Non-Mi Spaventa Più L'amore » est superbe et nous entraîne dans un genre de tango à la sauce progressive italienne. Cette fois, la guitare électrique danse avec la rythmique et le piano. Les interventions de TONY D’ALESSIO sont simplement parfaites. Comme il se doit, le morceau se transforme au gré des minutes. Comme début d’album, quel quatuor de morceaux de rêve pour nos oreilles !
Pour l’amateur du groupe que je suis depuis fort longtemps, il m’a semblé que l’intégration du chant de TONY D’ALESSIO était encore meilleure que pour l’album précédent. Sa voix, fort différente de son prédécesseur il va sans dire, se moule fort plaisamment aux diverses compositions et atmosphères. Le jeu de basse de MARCO CAPOZI varie entre mélodique et rythmique mais est superbement découpé
L’histoire des groupes qui font de la musique et qui perdent un des membres importants a engendré d’innombrables variations sur la suite des choses. Cela peut aller de la dissolution complète et sans compromis, tel LED ZEPPELIN, au remplacement complet des tous les membres de la formation originale, tel YES. Peut-importe le choix, la perte est toujours difficile tant pour les autres musiciens que pour les amateurs du groupe. Dans le cas du groupe italien BANCO DEL MUTUO SOCCORSO, le décès du chanteur FERNANDO DI GIACOMO, au timbre si magnifiquement caractéristique, fut un choc. Un an plus tard, en 2015, c’est la mort de RODOLFO MALTESE, guitariste depuis 1975, qui ébranle encore plus l’institution musicale. Cependant, d’une certaine manière, le groupe semblait avoir un avantage, si je peux m’exprimer ainsi. En effet, au cours de ses premières années d’existence, le groupe avait enregistré deux de ses huit albums sans cette figure légendaire du rock progressif. Deux albums reconnus pour leurs réelles qualités musicales. Cependant, l’option instrumentale n’était pas envisageable pour le co-fondateur du groupe, VITTORIO NOCENZI, qui juge que les textes approfondissent l’idée du morceau et complètent l’image du paysage sonore.
La perte de DI GIACOMO et MALTESE engendre un hiatus de quelques années entre leurs morts et la relance sur de nouvelles bases jusqu’à l’enregistrement de l’album du retour. L’incontestable leader et claviériste émérite VITTORIO NOCENZI, seul membre original, recrute alors deux guitaristes, FILIPPO MARCHEGGIANI et NICOLA DI GIA, le bassiste MARCO CAPOZI, le batteur FABIO MORESCO et … un chanteur très peu connu des amateurs de prog, TONY D’ALESSIO. Cependant, il importe de préciser que, fragilisé par le temps et les ennuis de santé, FRANCESO pensait arrêter et avait déjà proposé TONY pour le remplacer. Il avait développé une amitié avec ce chanteur à la voix puissante et qui, en quelque sorte, faisait partie de la famille élargie de BANCO. C’est ainsi que l’année musicale 2019 est marquée par le retour du groupe et que « Transiberiana » constitue une agréable surprise et prouve la valeur de cette nouvelle mouture d’un des groupes légendaires de l’histoire musicale italienne. En effet, c’est un fait musicalement admis des amateurs de prog que BANCO DEL MUTUO SOCCORSO fait partie du Top trois de l’univers progressif italien avec LE ORME et PREMIATA FORNERIA MARCONI. Des albums tels « Io Sonato Libero », « Darwin » et l’album éponyme font partie des collections progressives digne de ce nom.
Trois années plus tard et avec la même formation nous arrive ce «Orlando: Le Forme Dell'amore » et ces généreuses soixante-dix-sept minutes de nouvelle musique. Ce disque est un ambitieux album concept basé sur le célèbre poème de Ludovico Lariosto, « Orlando Furiosto » ou Roland Furieux, une pièce majeure de la littérature italienne qui date du quinzième siècle. Un poème sur les choix difficiles que l’amour peut nous forcer à faire. Maestro NOCENZI y travaille depuis des années avec son fils MICHAELANGELO et le parolier PAOLO LUGLI. Si vous ne maitrisez pas suffisamment la langue de si, comme l’a surnommé Dante Alighieri, un de ceux qui a forgé l’italien, vous trouverez une traduction anglaise des textes dans le livret qui accompagne l’album.
Orlando : la forme de l’amour commence en douceur et en beauté avec une introduction où la voix, la guitare sèche et le piano rivalisent de beauté. Mais que cela ne tienne, le feu d’artifice musical se déclenche avec « La Pianura Rossa ». C’est dynamique, un tantinet dissonant, quelquefois martial ou intriguant. Le chant est varié et totalement à point, la basse ronfle à souhait, les claviers jouent avec les plaisirs de l’audition . Quiconque aime le prog italien ne peut faire autrement que de passer par une magnifique gamme d’émotions. Le piano guide la conclusion de la pièce et sert d’enchainement avec la suivante qui se glisse en nous tel un menuet progressif où la danse est menée par une guitare électrique langoureuse, le piano et l’orgue. La basse et la voix viennent terminer de nous envelopper dans cette beauté qui pare l’ensemble de l’opus de BANCO. L’enchainement suivant pour « Non-Mi Spaventa Più L'amore » est superbe et nous entraîne dans un genre de tango à la sauce progressive italienne. Cette fois, la guitare électrique danse avec la rythmique et le piano. Les interventions de TONY D’ALESSIO sont simplement parfaites. Comme il se doit, le morceau se transforme au gré des minutes. Comme début d’album, quel quatuor de morceaux de rêve pour nos oreilles !
Pour l’amateur du groupe que je suis depuis fort longtemps, il m’a semblé que l’intégration du chant de TONY D’ALESSIO était encore meilleure que pour l’album précédent. Sa voix, fort différente de son prédécesseur il va sans dire, se moule fort plaisamment aux diverses compositions et atmosphères. Le jeu de basse de MARCO CAPOZI varie entre mélodique et rythmique mais est superbement découpé